Macki Music Festival : “Une chose est sûre, le Macki restera petit.”

Après l’édition 2019 du Macki Music Festival, du 29 au 30 juin, nous avons rencontré un membre de La Mamie’s, collectif organisateur de ce festival. Devenu une référence du paysage électronique parisien et né de la collaboration entre le collectif le label Cracki Records, le festival revient pour un #Off le 03 et 04 août avec un open air gratuit. 

Bonjour à vous, merci d’avoir accepté cette interview pour Technopol. Vous venez de terminer la sixième édition du Macki Music Festival, quelles sont vos premières réactions à chaud ? 

Cette nouvelle édition du Macki s’est super bien déroulée, on a reçu jusqu’à lors une flopée de mots doux et de critiques positives. La journée de samedi a nécessité des dispositions particulières dues à la chaleur (36°) mais les festivaliers ont joué le jeu et c’était top. 

Quand on voit le Macki Music Festival on ne peut que dire que l’association de vos deux équipes : La Mamie’s et Cracki Records fonctionne à merveille. Comment vous répartissez-vous les tâches ? Parlez-nous du rôle de chacun.

Carrément ! Disons qu’on se complète pas mal depuis le début de l’aventure. Les rôles se sont affinés au fur et à mesure des éditions et des envies de chacun. Dans les faits la team Mamie’s prend en charge la majorité de la production de l’événement, tandis que la direction artistique s’effectue conjointement avec nos amis de Cracki. Chacun a son mot à dire là-dessus, ce sont des décisions collégiales. Contrairement à d’autres festivals, même petits, nous n’avons pas réellement de programmateur attitré. Le plateau artistique, la direction scénographique se pensent à 8, en fonction de nos coups de cœur du moment. 

En dehors du Macki Music Festival, collaborez-vous sur d’autres projets ? 

Ce n’est pas prévu pour le moment, on a tous des projets annexes sur lesquels on souhaite s’investir à 100 % et l’organisation du Petit Macki et de sa version Off nous prend mine de rien déjà pas mal de temps.

Cette année vous avez une nouvelle fois proposé une très belle programmation. Quels ont été les enjeux majeurs ? Des noms risqués ? La performance la plus attendue ?

La programmation de cette année était pour moi l’une des plus réussie. Grâce aux différents événements : main event / boat party / opening concert / opening night, on s’est permis de présenter une diversité super intéressante d’artistes. De la house, de l’indie, du disco, de la pop, de l’acid, de l’IDM, du drone, du hip-hop, on s’est vraiment fait plaisir là-dessus. On n’aime pas trop se cloisonner à certains genres et je pense que c’est pour ça que le public apprécie aussi. La performance la plus attendue était certainement celle de Palms Trax, mais on se permet toujours des profils un peu risqués au milieu de tout ça, notamment sur la proposition live. Cette année on a eu des super concerts peu attendus comme celui des Parisiens de La Chinos ou du rappeur allemand Serious Klein. Ce sont des souvenirs qui restent.

En 2015 vous lancez le Shi Fu Miz Festival à Hong Kong, parlez-nous de cette collaboration. Qu’est-ce que cet événement a apporté à votre vision de la fête ? 

On apprécie sincèrement le public asiatique dans sa diversité et on consacre chaque année au moins un mois à faire le tour du continent. L’occasion s’est présentée de lancer un festival là-bas en rencontrant à Hong-Kong notre associé Florian sur une étape de la tournée. Aujourd’hui on se complète pas mal. Ça nous permet de développer nos compétences en production sur un territoire totalement différent, d’apporter une offre vraiment nouvelle aux hongkongais et aussi se faire plaisir sur les plateaux avec des profils pas ou peu connus en Asie mais qu’il nous serait très compliqué d’inviter sur nos échéances parisiennes. Aujourd’hui, le Shi Fu Miz a lieu deux fois par an (Mai/Octobre), sur une petite île de l’archipel d’Hong-Kong, et on attend à chaque fois ce moment avec impatience. 

Vous avez réussi à mettre en place une politique de gratuité et des tarifs très attractifs tout en conservant une programmation pointue avec des artistes internationaux. Quel est votre modèle économique ?

L’accessibilité tarifaire est une volonté de base du Macki. Le festival est gratuit pour les moins de 12 ans et nous offrons 400 tickets par édition aux habitants de Carrières-sur-Seine. Nous avons monté le festival uniquement sur nos fonds propres et malgré des débuts hésitants on a désormais trouvé le format qui nous convient. C’est sûr que nous n’avons pas forcément les moyens de se payer des têtes d’affiches mais c’est une contrainte avec laquelle nous avons appris à évoluer et qui nous convient bien, finalement. 

Complètement installé dans le paysage parisien, le Macki est abonné aux sold-out aux détriments de quelques fêtards laissés de côté. Mais un festival à taille humaine nécessite des sacrifices. En voyant l’engouement de votre public, comment pensez-vous faire évoluer l’événement ?

Une chose est sûre, le Macki restera petit. Nous sommes surtout abonnés à des événements de petite taille et ça ne changera pas car c’est la vision de la fête qui nous anime et que l’on défend. On réfléchit depuis un moment à une éventuelle édition hivernale, mais ce n’est pas encore d’actualité.

Installations et animations contribuent à créer cette belle fête de famille. Vous vous entourez d’une grande équipe pour mettre en place le festival. Comment est-elle choisie ? Est-ce qu’elle change d’une année à l’autre ?

On bosse avec un même noyau d’architectes et de scénographes depuis le début, puis au fil des rencontres se greffent des collectifs d’horizons différents. Chacun s’occupe d’un pôle construction particulier et l’essentiel des installations sont conçues et réalisées dans nos ateliers à Montrouge, à partir des matériaux récupérés lors des éditions précédentes. 

Cette année vous avez organisé votre opening dans une institution culturelle et non pas dans un club. La Gaité Lyrique vous a accueilli le temps d’une soirée. Derrière cette collaboration souhaitez-vous toucher un nouveau public et démocratiser vos actions auprès de cette nouvelle cible ?

Je ne pense pas que l’on puisse parler de « cible ». C’est vrai qu’on a pris l’habitude de faire nos openings en club et qu’on avait la volonté cette année de proposer un format différent, plus propice au concert, à l’écoute. La programmation a été travaillée dans ce sens et on a eu le plaisir de recevoir l’italienne Caterina Barbieri pour un superbe live A/V dans la grande salle. Je pense qu’on tendra à l’avenir vers une diversification des formats/publics/scènes de façon à pouvoir présenter les différentes textures sonores que l’on apprécie. 

L’édition 2019 a l’air d’avoir été un franc succès, des exclus à nous dévoiler concernant vos projets futurs ?

 RDV le week-end du 3 et 4 août à Bobigny pour le Macki Off, un événement totalement gratuit sur les bords du canal de l’Ourq ! 

Crédit photo © Mathieu Foucher
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