Samy El Moudni : “Nacked Jaket va réveiller chez les perchés le démon SM qui sommeille en eux”

Le créateur et directeur artistique du Chateau Perché Festival se confie sur les coulisses de la 6ème édition. Une programmation pointue, un festival éco-responsable, 11 scènes pour autant de genres musicaux, l’auvergnat Samy El Moudni ramène la culture berlinoise dans les chateaux d’Auvergne.

 

Hello Samy ! On est ravis de te rencontrer, tu viens nous parler du Château Perché Festival qui se déroule le week-end du 25 juillet. Vous êtes connus pour vous renouveler tous les ans et changer de lieu, pas trop difficile les négociations avec les propriétaires ?

Salam Aleikoum, les négociations ne sont jamais faciles, mais on adore ça !

Vous avez fait le choix de proposer des line-ups toujours très recherchés, avec des figures montantes mais qui restent assez peu connues. Vous réussissez tout de même à grandir, avec toujours plus de festivaliers, à terme est-ce qu’on trouvera de grandes têtes d’affiches sur vos line-ups ?

Je ne pense pas, à moins que des têtes d’affiche acceptent de jouer à des fees en deçà du marché.

D’ailleurs, tu es directeur artistique du festival, comment se passe la programmation cette année ?

La programmation est terminée et je la trouve léchée, très qualitative et complète, j’en suis très content. Pointures cumbia, downtempo, EBM, de très bons artistes trance, rock indy, et des performers oufs, comme des sirènes, des drag queens, un collectif complètement taré pour le camping ! Nacked Jaket va réveiller chez les perchés le démon SM qui sommeille en eux. <3

J’ai cru entendre qu’il y aurait une scène trance cette année, c’est une grande première. Tu peux nous en dire plus ?

Le collectif One One Six aidé de Raeve Lucide en déco nous concocte une scène des plus folles, entre dub, goa psytrance et trance.

Vous avez une grosse influence allemande (Fusion, Feel Festival, Wilde Mohre), pourquoi ce qui se passe outre-rhin vous attire tant ? En quoi est-ce différent de ce qui se passe en France ?

La société allemande et surtout berlinoise à bien des égards est plus tolérante et libertaire que la société française, et Berlin et ses zones d’influences ont laissé beaucoup plus de place à la techno que ne l’ont fait Paris et les siennes, les festivals se sont développés de manière bottom up d’incroyables façon, et sont enrichis par un écosystème très riche et créatif.

Comment avez-vous réussi à construire cette communauté que vous qualifiez de « nageurs de contre-courant » ?

En respectant tout le monde, mais surtout les curieux, les tolérants, les excentriques et les weirdos. En leur parlant plusieurs langue, en les surprenant.

Vous portez une attention particulière à rendre votre festival éco-responsable, par quels moyens réduisez-vous votre impact sur l’environnement ?

Comme tous les festivals nous utilisons des gobelets réutilisables, mais on essayer d’aller beaucoup plus loin que ça. Sur le festival, on utilise uniquement de la vaisselle réutilisable et/ou compostable et on impose aux foodtrucks et autres stands de faire de même. Différentes poubelles sont présentes sur le festival, un tri sélectif rigoureux est demandé aux festivaliers, et les poubelles sont ensuite re-triées par une équipe de bénévoles qui s’assurent que tous les déchets vont aux bonnes bennes. Les toilettes seront sèches et approvisionnées en papier biodégradable. Des poubelles à compost sont d’ailleurs mises en place afin de reverser les déchets organiques sur les cultures environnantes en tant qu’engrais. Evidemment on invite tout le monde à venir muni de sa gourde et de produits hygiéniques biodégradables, compostables et/ou réutilisables afin d’en finir avec la pollution de l’eau dont l’évacuation n’est pas dans un égout.

On distribue des cendriers de poche aussi pour inciter le public à ne pas jeter ses mégots par terre ; en effet autant pour les déchets c’est bien entré dans les moeurs ne rien jeter par terre, autant les mégots restent un fléau pour l’écologie. D’accord on va voir le non-fumeur parler ici, mais c’est un vrai appel, svp arrêtez de jeter vos mégots par terre, je n’arrive même pas à croire que ce geste soit naturel pour vous. Je pourrais parler des heures de toutes les petites choses mises en place qui semblent insignifiantes entre les stands de paillettes biodégradables, les achats en circuits courts et les bouteilles en verre consignées auprès de nos fournisseurs…

Avec 11 scènes, et plus de 250 performeurs, cette édition sera surement la plus grosse que vous ayez faite. Comment allez-vous faire pour gérer toute la logistique et assurer un bon enchaînement des activités ?

Une bonne division des tâches et quasi 1 an de préparation. 

Nous avons parlé du Fusion Festival qui a une actualité assez chaude en ce moment et qui se rapproche un peu de ce que vous avez vécu l’année dernière avec l’annulation de la soirée Transverberare. Qu’est-ce que vous pensez de la législation en France en matière de sécurité et d’annulation ?

No comment, sécurité hypertrophiée, exagératrice et liberticide. Mais ne me faite pas dire que la sécu ce n’est pas important.

Garder la région au centre de ton événement semble être important pour toi. Comment penses-tu participer à son développement économique ? (producteurs invités à avoir un stand, truffade “maison”)

Notre festival rapportera entre 1,9 et 2,9 millions d’euros d’argent frais à l’Allier/Auvergne, pour nous il est important d’aider cette région qui souffre de désertification et d’exode rurale  (la région natale de pas mal de gens de la team dont moi). Outre les consommations des festivaliers dans la région, on passe par des fournisseurs locaux, que ce soit pour les matériaux type bois, la location d’engins, ou même la nourriture, et on demande aux foodtrucks et stand d’en faire autant. Une association de producteurs locaux tiendra d’ailleurs un stand de nourriture et petite épicerie.


Ceci dit, j’en profite pour dire que nous n’avons jamais reçu d’aide de la région Auvergne Rhône Alpes, jamais des départements du Puy de dôme ni de l’Allier, seul la Com Com de moulins nous a aidé mais à autour de moins de 0,4% du budget l’année dernière cette année encore sans surprise nous serons autofinancé à hauteur de 99,8% voire plus.

Pour finir, est-ce qu’on peut espérer un retour de La mouche sur le cuir ?  Peut-être sous la forme de différentes soirées comme le Protocole d’Extase à Lyon ?

Espérez une longue vie à Perchépolis et les surprises arriveront ! 

 

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Photo à la une © Romain Guédé (Z-photo) / Photo article © Valentin Duch

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