300 structures se mobilisent pour préparer l’après-crise avec L’Appel des Indépendants

Le 11 mars dernier, suite aux mesures prises par le Gouvernement interdisant les rassemblements de plus de 1000 personnes, une trentaine de structures lyonnaises se mobilisent avec L’Appel des Indépendants. Rejoint depuis par plus de 300 structures en France, cet appel à la confiance et à la solidarité prend une nouvelle ampleur et annonce quatre étapes clés pour inventer collectivement le monde d’après-crise.

Ils sont plus de 300 : festivals, salles de concerts, médias, collectifs, producteurs, etc, à s’entendre sur la nécessité de réécrire le paysage médiatique et culturel post-crise. C’est en définissant le fonctionnement du secteur culturel d’Après et ses enjeux à la fois politiques, sociaux, et économiques, que peut-être les signataires sortiront de ce système si fragile et vulnérable. L’Appel des Indépendants est un combat mener de front, collectivement, pour préserver les emplois, la pérennité des structures et surtout la liberté du secteur. La crise renforce une bataille invisible : celle des grands groupes contre les petites et moyennes structures. Menaçant la liberté des indépendants, le communiqué affirme que de grandes manoeuvres ont déjà été enclenchées “en quelques heures, le Fonds public d’investissement d’Arabie Saoudite est rentré dans le capital de Live Nation”. Un cas qui n’est pas isolé puisque “le fond d’investissement de l’Etat chinois CITIC a prit le contrôle du groupe media tchèque Médea, suscitant instantanément l’inquiétude la plus vive chez les militants de la liberté de la presse et les acteurs culturels du pays.

L’urgence est présente et le communiqué invite tous les acteurs qui façonne le maillage contemporain qu’est le secteur culturel à s’allier. Dans une logique d’intelligence collective, L’Appel souhaite “Imaginer une politique culturelle à la hauteur de son époque, qui priorise enfin la lutte contre les inégalités d’accès, les fractures sociales, générationnelles, territoriales, et pour la diversité, l’exigence et l’attention vis-à-vis des publics, en particulier les plus fragiles, la capacité créative, l’impératif écologique, l’émergence et le rôle de la jeunesse. Une politique qui fasse siens les outils de la transmission, de l’éducation et de l’information libre et plurielle, tout en réinventant notre relation au numérique. Une politique qui assume une définition collaborative de ses enjeux, qui revendique une quête constante d’équité entre tous les territoires et tous les publics.

En établissant un calendrier et des actions précises et décentralisées, l’Appel des Indépendants ouvre le débat et la réflexion. En juin, il s’agira de définir la méthodologie et les actions mises en oeuvres par ses émetteurs. Entre juillet et août, un temps de débats et de co-construction sera initié sous forme de 100 ateliers organisés dans 20 territoires en France. L’objectif est de faire émerger des thèmes et idées concrètes qui pourront être utilisés dans d’autres pays européens. En septembre, les différentes théories qui auront émergées seront regroupées au cours d’un rendez-vous de deux jours à Lyon. La dernière étape, en octobre, prendra la forme d’un grand rassemblement à Bruxelles et réunira tous les réseaux européens et fédérations d’acteurs culturels et médias indépendants.

Technopol, la Paris Electronic Week et la Techno Parade soutiennent cette initiative aux côtés de 300 autres structures. Pour rejoindre L’Appel et en savoir plus, rendez-vous sur le site internet.

Photo © Nuits Sonores
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