De l’Allemagne au Japon, artistes, collectifs et clubs s’unissent

Depuis le début de la pandémie liée au covid-19 de nombreuses initiatives ont vu le jour de part et d’autre du globe.  Il est possible d’écouter de la musique et danser sans limite, ou presque. Après avoir énoncé quelques actions positives faites en France, il est temps d’aborder la scène internationale et le mouvement qui la fait vibrer depuis plusieurs jours. De Londres à Berlin, en passant par Tokyo, des fêtes virtuelles aux programmations éclectiques se répandent sur les réseaux.

Berlin, capitale qui vibre normalement au rythme de ses clubs, se trouve au premier abord bien silencieuse. Les acteurs de la scène ne se sont pas pour autant laissé abattre et depuis déjà quelques semaines regorgent d’idées pour continuer de faire vivre les nuits berlinoises en diffusant de nombreux lives. La plateforme musicale HÖR, fondée en 2019, a pour habitude de proposer des DJ sets hebdomadaires avec plusieurs pointures du monde de la nuit. Caractérisée par ses vidéos mettant en scène les artistes dans une pièce faite de carreaux blancs teintés de vert ou de bleu grâce à plusieurs néons ; la chaîne allemande poste à présent deux à trois vidéos par jour. Parmi les artistes présents : Freddy K, Henning Baer, Blawan ou encore Ancient Methods. Les clubs aussi se mettent à la diffusion de lives, c’est le cas du FOLD à Londres qui a réalisé plusieurs directs avec 7xins, Stormfield, Anabel Arroyo, et bien d’autres. 

De son côté, le géant Resident Advisor lance ce weekend le Club Quarantâne , une rave virtuelle de 42h pour les amateurs de musiques électroniques du monde entier. Avec une programmation éclectique et à la pointe, Resident Advisor convie Hector Oaks, Marcel Dettman, Ok Williams, Randomer, Solid Blake ou encore Skee Mask. Ancré dans la campagne #SaveOurScene, ce club virtuel a pour objectif de favoriser l’échange international. Un bon moyen de partager et danser tous ensemble sans frontières, à l’heure où l’entraide et le vivre ensemble sont deux éléments clés pour faire face à la crise.

Les initiatives pour sauver la scène ne sont pas isolées. Les artistes, labels, clubs et collectifs mettent tous la main à la pâte pour assurer à la nuit de renaître encore plus forte, encore plus belle. Une solidarité naissante se traduisant par des collectes de fonds avec, par exemple, Berlin collective Action : Nightlife Emergency Fund qui propose de faire un don et de s’inscrire pour les recevoir en tant qu’acteurs touchés par la pandémie. Parmi les structures à avoir signé cette collecte : Buttons, Coctkail d’Amore, DOGMA, Room 4 Resistance, le Whole Festival et une vingtaine d’autre. Le gouvernement fédéral Allemand s’active également et lance un vaste programme d’aide pour les secteurs de la culture et de la création en débloquant un budget de 50 milliards d’euros. Au Royaume-Uni, la plateforme coronamusicians.infos tient informée les acteurs de la scène de la situation et leur facilite la demande d’aide et de subventions.

Au Japon, DJ Nobu et des volontaires anonymes se battent pour sécuriser la situation financière des artistes. Ils s’adressent ensemble au gouvernement en faisant appel à des politiques hauts placés comme Yoshihide Suga le secrétaire en chef du cabinet ou encore Akira Koike. Pas de décision officielle pour le moment mais des actions qui témoignent de l’entraide entre les différents acteurs de la scène japonaise, et c’est beau à voir. En parallèle, le renommé Rainbow Disco Club à Tokyo, accueillera le 18 avril prochain un événement en direct. Au programme figure Yoshinori Hayashi, Kenji Takimi et bien évidemment DJ Nobu.

Malgré les restrictions récentes, la scène des musiques électroniques redouble d’efforts pour perdurer. Sa vocation à rassembler et connecter a été mise en péril récemment mais les acteurs ont tous réussi à réagir de manière positive en proposant un contenu adapté et qualitatif. Cela ne s’arrête pas aujourd’hui et ne s’arrêtera pas demain. 

Photo © HÖR / Dominika Huma
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