Cela fait 10 ans que le label Cracki surprend par ses fêtes libérées, sa curiosité, sa chaleur et ses projets aux influences musicales entre Synth-pop, House et Groove. Cracki a mille facettes : co-organisateur du Macki avec la Mamie’s, d’open-airs fous, label d’Agar Agar, Mangabey ou récemment Romain FX, disquaire polyvalent et tout jeune papa de Gouttes d’Or records.

Technopol est parti à la rencontre de deux des membres de Cracki afin d’en savoir plus sur leurs idées qui fusent, les nouveaux projets et leur amour pour le combo restaurant japonais/concert Pop. En route pour une rencontre avec François Kraft, un des fondateurs et Martin Rousseau, Assistant Label Manager !

Après cette interview, nous comprenons un peu mieux d’où viennent leurs projets et les surprises que cache le Macki cette année. Pour vous mettre l’eau à la bouche, Cracki vous a concocté un petit échauffement spécial à partir du 29 juin avec les B-Sides : Take-Over chez Rinse, Sauce Macki: concert organisée avec Sauce Blanche chez Fujiyama, soirée à l’International… Suite à cette promenade de santé version Cracki, rendez-vous pour les choses sérieuses les 2 et 3 juillet ! Cette année le Macki sera sous le signe du tuning, des sound systems, de l’éclectisme musical et de moments de kicks effrénés sous le soleil !

Retour sur l’interview de Martin et François…

Pouvez-vous nous faire une brève présentation de vous et du label ?

François :

Le label Cracki a fêté ses 10 ans l’année dernière mais l’entité a 15 ans car c’était premièrement une agence d’événementiel. Actuellement, le label se compose de 4 membres : Camille, stagiaire en charge de la partie disquaire et assistante label manager ; Martin, assistant label manager et responsable de la communication et des réseaux sociaux depuis 3 ans. Étant une petite structure, Martin travaille également sur l’événementiel et récemment sur la signature d’un nouvel artiste. Sinon, les deux fondateurs : Donatien, responsable de la distribution label et moi qui suis plus responsable de l’événementiel, de l’édition et de l’administration.

Quel est l’artiste dont tu t’occupes Martin ?

Martin :

Il s’appelle Edouard Bielle. Il n’a toujours pas sorti de musiques sur les plateformes et il chante de la Pop française. Je l’ai rencontré à un mariage en Corse. Nous préparons un premier single en octobre et nous aimerions arriver avec un clip à la rentrée. (TBC) (Il jouera pendant l’évènement des B-Sides au Fujinomiya ndlr.)

Pour rebondir sur les dates de sortie des projets, elles sont difficiles à définir car nous sommes obligés de nous adapter en fonction des imprévus, des disponibilités des boîtes de production…

Quelles sont les nouveautés pour la 9ème édition du Macki Festival ? (Scènes, partenariats…)

François :

Tout d’abord, nous aimons changer et créer de la nouveauté pour le public même si certains dispositifs fonctionnent depuis le début. La scène Camion Bazar laisse place cette année à la scène Soundsystem inspirée par les traditions jamaïcaines. La scène sera la réunion des deux sound systems (construits par Tweak Soundsystem et High Bass Soundsystem) et accueillera Channel One et une programmation breakée, reggaeton et dub. Nous allons également ajouter une nouvelle scène fédératrice à l’entrée du festival : la scène Turismo et son ambiance “fête sur un parking” afin que le public se lâche !

©Macki Music Festival – Camion Bazar

Travaillez-vous avec de nouveaux partenaires cette année ?

Martin :

FIP est partenaire du Macki cette année.

Nous travaillons depuis longtemps avec les mêmes partenaires pour le bar et la technique. Mais sinon, nous changeons de prestataires pour la scénographie chaque année. Lorsque nous faisons des partenariats, c’est assez discret car nous n’avons pas envie de « brander » le festival. En revanche, cette année nous avons un partenariat avec Freenow pour permettre de mieux réguler les trajets après la soirée et mieux servir les festivaliers pour rentrer de Carrières sur Seine.

 

Comment avez-vous construit la programmation du Macki ?

François :

La construction des programmations est assez collégiale. Nous sommes 3 programmateurs en lien avec des bookeurs. Premièrement, nous donnons l’impulsion en proposant des artistes, puis nous nous réunissons afin d’échanger sur celles-ci et vérifier que le line-up reste assez éclectique. Les propositions de la Mamie’s sont plus tournées Hip-Hop, House et Groove et celles de Cracki sont plus orientées Pop, Électro voire Italo ou Techno. Mais comme nous commençons à bien nous connaître, les mélanges deviennent très intéressants. Autrement, nous fonctionnons uniquement par coup de cœur et nous ne mettons pas forcément en avant les têtes d’affiches. Par exemple, des artistes plus émergent·e·s peuvent très bien jouer en closing. Nous essayons de construire une programmation cohérente comme un menu.

©Macki Music Festival – Miss Angel

Des artistes à voir en particulier cette année ?

Martin :

J’aimerais vraiment voir les Mainline Magic Orchestra : le live un peu « What the fuck » du festival avec de la House « trippy » et acid. Ils sont connus pour avoir enflammé les Nuits Sonores en crachant du feu en live et ont été portés sur des trônes jusqu’à la scène de Primavera. Nous sommes super contents de les avoir programmés. Sinon parmi les artistes Cracki, il y aura Mangabey et Diogo Strausz, un artiste brésilien qui a sorti un EP Jazz/Funk sur Goutte d’Or Records.

Le collectif brésilien, Teto Preto et leur live très trash et atypique qui jouera en closing le samedi. Nous sommes également très contents de fêter les 10 ans du label Antinote en leur laissant une carte blanche composée d’un B2B de Front de cadeaux et Zaltan, le boss du label ; Alek Lee qui vient d’Israël et qui ne joue pas souvent en France et River Yara d’Australie.

©Rémy Golinelli – Absolt

J’ai lu sur le site du Macki que les valeurs du festival étaient la curiosité, le partage, la conscience environnementale ou encore la convivialité. Est-ce que vous pouvez essayer d’illustrer chacune de ses valeurs dans une action concrète du Macki ?

François :

La convivialité et la curiosité sont des valeurs que nous proposons mais qui viennent aussi du public. L’organisation est assez conviviale ainsi que l’encadrement des bénévoles. Les organisateurs montent sur scène, mixent et participent à l’événement avec les festivalier·er·s. Sinon, nous partageons des messages simples de fêtes libres, décomplexées et sans jugements. Notre public se crée et se transforme depuis plus de 10 ans en partageant. Nous réalisons ce travail depuis longtemps auprès d’un public mélangé, paritaire et respectueux.Toute notre équipe réalise l’impact écologique d’un festival et nous faisons beaucoup d’efforts pour le réduire. Lors des premières éditions, nous agissions à notre échelle mais ce n’était pas assez. Il y a trois ans nous avons réellement pris conscience que ramasser les déchets n’était pas suffisant et qu’il fallait également les valoriser et sensibiliser le public à cette question. Désormais, nous collaborons avec Aremacs pour le traitement et la valorisation des déchets. Sinon, il n’y a plus de bouteilles en plastique, seulement des éco-cups, chaque stand de restauration est briefé concernant les types de couverts autorisés et recyclables… Autrement, nous récupérons et réutilisons la scénographie chaque année, stockée dans un hangar. Un des podiums a même vécu toutes les éditions du Macki.

Quand tu parlais du public paritaire, est ce que vous avez développé des initiatives concernant la sécurité, la prévention des VHSS en festival ?

François :

Heureusement, nous n’avons jamais eu de problèmes au Macki car notre public est surtout composé d’ami·e·s et est bienveillant. Mais c’est une vraie question que nous nous posons et ça vaudrait la peine de faire de la prévention. Nous avons déjà travaillé avec Le Gang des Lapins Verts pour les risques liés aux drogues. Nous rédigeons déjà une charte de bonne conduite écologique donc nous pourrions également en rédiger une concernant le consentement et la bienveillance.

Inspirés par les fêtes berlinoises, est ce qu’il y aura une édition à Berlin pour les 10 ans ?

François :

C’est vrai que nous aimerions bien organiser une édition Macki à l’étranger pour les 10 ans : Marrakech, Lisbonne ou en Espagne… Plutôt vers le soleil.

Quels étaient les objectifs des B-Sides (évènements organisés du 29 juin au 1er juillet à Paris en amont du Macki) ?

Martin :

Les B-Sides étaient une façon de sortir du « main event » et de montrer au public ce que nous aimons faire avant un festival. Du 29 au 1er juillet, nous organisons six événements dont la soirée Sauce Macki : un concert avec Sauce Blanche chez Fujiyama ; un take-over chez Rinse ; une soirée à l’International ; une fête chez Pantobaguette avec Soif… Nous allons également en profiter pour vendre du merch’ et partager des scans afin de bénéficier de réductions pour le Macki.

Est-ce que vous allez organiser des B-Sides detox : tisane-ambient, cours d’aérobic rue Etienne Dolet… ?

Martin :

Ça pourrait être cool ! Dans l’idée, nous avons déjà organisé un tournoi de foot la semaine dernière avec les habitants de Carrières, l’équipe féminine Gadgi FC et des DJ-sets. L’idée était d’aller au-delà du festival. Nous aimerions également proposer des cours de mix dans la ville.

©Frame pictures

Votre public a-t-il évolué : plus d’habitants de Carrières, des familles… ?

François :