Paris : regards sur la culture rave des années 90 à aujourd’hui avec l’exposition “Rave On” au Point Ephémère

Du 19 au 30 janvier, c’est au Point Ephémère à Paris qu’il faudra se donner rendez-vous. L’exposition photo “Rave On” présentera l’œuvre de trois photographes : Olivier Degorce, Meyer et Cha Gonzalez et des extraits du documentaire Ex-Taz de Xanaé Bové. Un voyage dans l’histoire de la culture rave pour mieux appréhender les influences et l’héritage qu’elle laisse dans la vie nocturne d’aujourd’hui.

Pas question de laisser la culture rave s’éteindre comme le secteur de la nuit. A partir de ce soir et pendant plus d’une semaine, le collectif ICMN, composé de trois étudiant·e·s de Master 2 à La Sorbonne Nouvelle : Cloé Moreau, Emilie Sigourakis et Rémi Thorez, investissent le Point Éphémère pour présenter l’exposition Rave On. L’exposition revient sur les origines et l’héritage culturel de la rave comme espace de liberté. “A l’encontre des discours officiels alarmistes et des visions fantasmées, l’exposition démystifie cette « fabrique à êtres libres » (Meyer), dans laquelle le droit à la fête s’affirme comme une revendication quasi-politique” explique le collectif.

Une plongée dans l’univers des raves à travers le regard de ces témoins de la fête d’hier et d’aujourd’hui.

 

Cha Gonzalez

Cha Gonzalez est une photographe française qui documente les espaces festifs depuis plusieurs années. Dans sa série Abandon qu’on avait pu apercevoir aux ZUT Artistique (projet mené par Technopol et La Villette), elle prend des clichés de corps en extase, pris par la transe des soirées techno. En photographiant les corps et les lieux abandonnés à la fête, elle s’intéresse aux différentes classes sociales, sexes, âges, qui se réunissent pour rechercher une connexion humaine, s’abandonner au milieu d’une foule et perdre leurs inhibitions répondant ainsi au désir d’échapper à leur moi habituel.
Son travail exprime la volonté forte de faire reconnaître ces soirées comme essentielles : certaines ont malgré tout perduré pendant la pandémie, rappelant que pour beaucoup, la fête est une énergie vitale.

Abandon ©Cha Gonzalez

 

Meyer

Meyer livre une histoire inédite et personnelle, celle de Lunacy, une rave party emblématique des débuts du mouvement House et Techno en France, qui a eu lieu dans un entrepôt de Gennevilliers entre 1993 et 1995. Témoignage rare de ce courant important de contre-culture, Lunacy est l’histoire d’une fête, de la musique, d’une rencontre avec la créativité et l’anticonformisme du monde underground. Avant tout acteur de ce mouvement clandestin, Meyer propose un regard en immersion absolue. L’enjeu n’est pas de faire un simple retour sur cette époque, mais de questionner la portée et le poids de la contre-culture dans nos sociétés contemporaines, sa radicalité politique. Vivre à tout prix l’expérience libre, le corps et le regard hors système.

Lunacy  ©Meyer / Tendance Floue

 

Olivier Degorce

Acteur et témoin de l’émergence des musiques électroniques, Olivier Degorce a photographié compulsivement les fêtes des années 90 à Paris. Il est un des premiers à documenter systématiquement ces soirées électrisées par des DJ’s encore très discrets, de toutes nationalités, rarement placés sous les feux des projecteurs, cachés parmi les « fêtards » dans des lieux secrets ou non autorisés.

Rave à l’aqualand de Gif-sur-Yvette 1992 ©Olivier Degorce

 

Ex-Taz de Xanaé Bové

Durant tout le temps de l’exposition, plusieurs extraits du documentaire Ex-Taz Citizen Ca$h seront diffusés. Réalisé en 2016, il retrace l’underground parisien entre 1987 et 1994, grande époque des raves et soirées illégales. On suit Pat Cash, figure emblématique de cette scène qui devient omniprésent jusqu’à disparaître en 94, à l’instar de la “T.A.Z”, acronyme de Temporary Autonomous Zone.

 

Rendez-vous dès 19h aujourd’hui pour cette première journée d’exposition. Les photographes ainsi que la réalisatrice du documentaire seront présent·e·s pour parler de leur oeuvre.

L’événement Facebook est à retrouver ici.

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