Retour sur le Japan Connection Festival : une rencontre entre voyage lyrique et électronique !

Le 26 mars, j’ai assisté au Japan Connection Festival à la Gaîté Lyrique avec mon père. Fan de la culture depuis toute petite après avoir découvert Dragon Ball Z à la bibliothèque et grande adepte des musiques électroniques depuis que mon père m’a fait écouter Couleur 3. Quoi de mieux qu’un festival qui combine arts culinaires et numériques, poésie, musiques électroniques aux couleurs du pays du soleil levant. Côté programmation musicale, c’était l’occasion d’assister à un bouquet des pointures de la scène électroniques franco-japonaise avec Hugo LX, DJ Masda, Kuniyuki & Satoshi Tomiie ou encore l’incroyable collaboration entre Manami Sakamoto au VJing & Yuri Urano au live et pleins d’autres.

Nous sommes arrivé·e·s en début d’après-midi à l’ouverture du festival. C’est toujours un plaisir de monter les escaliers de la Gaîté Lyrique marqué par le temps et le passage des gens. Pour vivre l’expérience Japan Connection comme il se doit, pas le choix que de verrouiller son smartphone dans une petite pochette dédiée à cet effet. Impossible de le sortir sans l’outillage nécessaire bien gardé par l’îlot central du festival. Mon père, après quelques tentatives à dû se résilier à passer un moment de joie et de découverte sans autre distraction que ma douce présence (rire). On déambule ensemble entre les différents stands pour se faire une idée du déroulement de notre journée. Il y a beaucoup à voir et à faire entre les dégustations culinaires, les stands de savoir-faire japonais, les ateliers et surtout les concerts. 

Premier stop, devant Make It Deep, les organisateurs originels du festival (ils ont rejoint l’agence Bleue Nuit depuis cette édition). Il m’est déjà arrivé de fouler les dancefloor techno accompagnée de mon père mais jamais nous n’avions voltigé sur de l’ambient aux sonorités japonaises. Petit interlude, dans cette salle qui nous donne la place de penser, d’écouter ou juste de respirer les yeux fermés. La foule est calme et commence son entrée dans le festival. J’abandonne mon père à sa méditation électronique pour partir à la rencontre de festivalier·ière·s. Je tombe sur Anne-Laure et Yannis, qui me racontent : Anne-Laure – “Nous sommes partis en voyage de noces au Japon. C’est un pays qu’on aime beaucoup et le Japan Connection semblait être le cadeau parfait pour son anniversaire. ” Yannis – “Super belle surprise d’avoir le shop Inoyama Records présent sur le festival, pour lui poser des questions et me faire diriger vers quelques classiques !” 

Je rejoins mon père, toujours bien installé en lotus au milieu de la salle, pour assister à la collaboration de Manami Sakamoto au Vjing et Yuri Urano au live.  Première date en France pour nos deux japonaises qui ont su s’approprier la scène avec brio. Avant que je ne ferme les yeux, Manami Sakamoto me plonge dans un univers océanique rythmé par la répétition des vagues ou de l’abstraction organique et par le live unique de Yuri Urano. Les deux artistes arrivent à se synchroniser avec beaucoup de justesse pour que l’expérience immersive soit des plus agréables. Mon père retiendra “Quelle belle surprise que ce concert méditatif et visuel aux frontières de la musique expérimentale. Un public assis, couché et surtout envouté dans l’univers de Manami Sakamoto.” On se relève difficilement de cet espace-temps, pour retourner dans la foule et continuer nos découvertes. 

Passage obligé au stand du magazine Tempura. Depuis un an, ce périodique ravie mes moments bien installée dans mon canapé. Je bois littéralement leurs paroles : Nous voulions créer un magazine qui s’adresse aux personnes intéressées par le Japon mais qui veulent dépasser les biais et les clichés que l’on voit souvent en France. Nous abordons des sujets sociaux, le féminisme, les traditions, les classes sociales, le rapports à la nature et au travail. Ce sont des sujets universels qui nous touchent tou·te·s mais qui parfois grâce à un détour géographique par un autre pays, permet de remettre en question nos propres conceptions.  C’est ce jeu de miroir qui est intéressant ! En voyant comment est vécu le féminisme au Japon, tu vas te questionner sur ton rapport à celui-ci et comment tu le vis en France. Notre audience va donc au-delà des passionné·e·s du Japon mais à tous les gens curieux et un peu ouverts sur le monde.“ Citation d’Emil, le rédacteur en chef de la revue. Il s’en suit une discussion très captivante sur le féminisme au Japon et sur la City Pop (que je vous invite à découvrir dans le numéro Japon, journal intime

Entre deux Onigiri fraîchement préparés par Gili-Gili et un délicieux thé au matcha concocté Nihoncha Paris, j’embarque mon père sur le dancefloor pour le set de Hugo LX. Ça y est, le festival bat son plein, on voit la foule qui arrive dans une ambiance groovy sur des sonorités de dance japonaise. Les gens sont beaux et de bonne humeur ! Pour ce qui est de Hugo LX et sa rencontre avec le Japon, il a avant tout découvert la scène japonaise à travers les sélections de DJ Muro, grand connaisseur de hip hop, funk, soul et disco japonaise. Puis, il a voyagé dans tout le pays, et a vécu à Kyoto pendant plusieurs années, au cours desquelles il s’est lié à la fois avec la scène émergente japonaise comme Midori Aoyama, Yukari BB ou Shotaro Aoyama, mais aussi des figures légendaires comme DJ Nori ou Kuniyuki Takahashi. Il est resté profondément marqué par leur approche de la musique et de l’art en général, et continue à entretenir des liens étroits avec l’archipel.

17h, nous quittons le son pour retrouver un peu de calme à l’atelier de haïku. Avec un petit groupe de 5 personnes, on passe 1h à comprendre et à s’essayer à la poésie japonaise. Le haïku pour celles·ceux que ça intéresse, est un court poème né au Japon à la fin du 17e siècle. Bashō Matsuo, poète, peintre et moine bouddhiste, est le premier à utiliser le haïku comme une forme à part entière en la libérant du Tanka. 

“Dans la nuit froide

Lune invisible je te cherche 

Désert du Sinaï”

– Cédric

Nous n’avons pas assisté à la deuxième partie du festival qui se déroulait pendant la nuit du samedi. Au programme de cette nocturne franco-japonaise, il y avait : Hugo LX, DJ Masda, Kuniyuki & Satochi Tomiie, DJ Nobu B2B Wata Igarashi.  

Le festival reviendra en 2023 si vous souhaitez vivre l’expérience Japan Connection. Pas de mots des organisateur·rice·s pour le moment hormis “du changement et des surprises à venir”. On a hâte de redécouvrir cette belle entente culturelle qui ne cesse d’évoluer et de se renouveler ! 

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©Le Viet Photography

Article écrit par Thaïs Juillerat

 


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