Les acteurs des musiques électroniques reçus par le Ministère de la Culture

Cela fait déjà plusieurs mois que les acteurs des musiques électroniques tirent le signal d’alarme quant aux conséquences des mesures prises par le gouvernement face au COVID-19 sur le secteur de la fête. Après avoir interpellé le Ministère de la Culture, la filière des musiques électroniques a finalement été reçue au cabinet de Roselyne Bachelot le vendredi 28 août dernier afin de trouver des solutions tangibles pour donner un second souffle à cet écosystème en péril.

Mercredi dernier, le premier ministre Jean Castex annonçait la mise en place d’un plan de relance pour le secteur de la culture incluant une enveloppe de 2 milliards d’euros. Une décision vivement contestée par les acteurs culturels indépendants qui jugent cette somme trop peu conséquente pour contribuer au sauvetage des trop nombreuses structures dévastées par la situation. Suite à cette annonce et dans l’optique de favoriser l’introduction des musiques électroniques dans le plan de relance prévu, un comité du nom de “Sphère électronique”, piloté par Technopol et regroupant près de 200 structures et artistes de l’écosystème, s’est rendu au Ministère de la Culture vendredi dernier.

L’objectif de ce comité spontané était de rappeler au gouvernement l’importance (40% de la musique française) des musiques électroniques dans la sphère culturelle ainsi que ses spécificités, de s’assurer que le secteur serait bien représenté dans le cadre du plan de relance et de trouver et proposer des solutions tangibles pour garantir la reprise de l’activité événementielle ainsi que la survie de tous les acteurs en faisant partie. Face à ces requêtes indispensables, le Ministère de la Culture s’est engagé à ce que la filière des musiques électroniques soit intégrée à la table des négociations au sein des pôles du CNM impliqués.

Trois axes de réflexion au centre des discussions

La “Sphère électronique” a ainsi pu échanger avec les membres du Cabinet de Roselyne Bachelot à propos de trois axes distincts : les leviers d’aide aux artistes, la structuration d’un réseau national des musiques électroniques et la reprise de l’activité événementielle.

Concernant le soutien aux artistes, la Direction Générale de la Création Artistique mettra premièrement en place une enveloppe de 7 millions d’euros pour les artistes qui ne bénéficient pas du statut d’intermittent et qui n’ont jamais touché l’aide de 1500 euros proposée aux micro-entreprises. Il s’agira également de recentrer le plan de commandes publiques, qui concernait jusqu’ici principalement les artistes plasticiens, sur le secteur de la musique qui pourrait également bénéficier dans ce cadre d’une partie de la somme de 30 millions d’euros dédiée à cet effet.

Le comité représentant la filière électronique a également amorcé une discussion autour de la création d’un réseau national incluant tous les acteurs des musiques électroniques et leurs structures – artistes, producteurs, bookers, festivals, lieux, ingénieurs… Cette fédération nationale pourrait donner lieu à une nouvelle forme d’économie de la musique, qui inclurait la mutualisation des moyens ainsi que la création d’outils propres aux spécificités de chaque structure, avec l’objectif de donner l’impulsion d’une dynamique inclusive, éco-responsable et diversifiée.

Finalement, la “Sphère électronique” a de toute évidence abordé la question de la reprise de l’activité événementielle : une requête qui peine à trouver des réponses tangibles auprès du comité scientifique. Des groupes de travail seront cependant mis en place par le Ministère de la Culture afin de discuter des protocoles sanitaires et des mesures à adopter ces prochains mois. La filière des musiques électroniques, pleinement concernée par l’introduction croissante d’événements en plein air dans le contexte actuel, sera assurément impliquée dans ces discussions mais a bien averti le gouvernement que ce modèle événementiel ne pourrait perdurer avec l’arrivée de l’hiver.

Il s’agira alors de mettre en place des “Zones temporaires de la fête” qui puissent respecter les impératifs sanitaires tout en garantissant les dispositions techniques et météorologiques nécessaires pour que les publics puissent se rendre sur place dans les meilleures conditions. Ces espaces pourraient s’inscrire dans le plan de relance du Ministère de la Culture et être financés par ce biais afin de s’assurer d’une reprise rapide de l’activité événementielle. 

Si ces propositions ne sont pas encore entièrement abouties, cette rencontre entre la “Sphère électronique” et le gouvernement ne constitue que la première étape d’une série de plusieurs réunions qui permettront de défendre concrètement les intérêts du secteur des musiques électroniques et de la culture en général.

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