Technopol Mix 072 | Vera Moro b2b Azo

Les deux boss Vera Moro et Azo fondatrices du collectif et label Queer Future Club unissent leur force pour le premier podcast en back 2 back de notre série Technopol Mix. Tour de présentation de ces deux artistes qui bousculent la scène bruxelloise.

Originaire de Vérone en Italie, Vera Moro est une artiste dont les influences mêlent hardhouse, breakbeat, guaracha, hardgroove, latincore et trance progressive. DJ résidente de Deep Down East et Queer Future Club, Vera collabore activement avec des organisations engagée pour la création d’espaces plus sûrs et inclusifs dans la scène nocturne. Elle utilise la musique comme un médium pour la décolonisation et l’expression queer.

Fortement influencée par l’époque hardcore britannique et la techno de Détroit, Azo résidente de la radio Kiosk propage l’amour et la communion sur les dancefloors comme personne. Pas étonnant de l’avoir vu performer sur les plus belles scènes européennes telles que Boiler Room, Dour Festival, Positive Education, Macki Festival ou encore le Horst.

Pouvez-vous nous parler de vos premières rencontres avec la musique et de la façon dont la musique électronique s’y est immiscée ?

Azo : J’ai commencé la musique à quatre ans. Je vivais à Paris et mes parents m’ont fait faire de la musique. J’étais à l’académie, je jouais du piano, du violoncelle mais je voulais déjà faire de la musique électronique. J’ai dû attendre mes 18 ans pour me lancer dans le mix et produire. Mes premières influences c’était surtout de la musique classique et du jazz. Quand j’ai découvert la musique électronique, ça a été vraiment une révélation pour moi.

Vera : J’ai toujours baigné dans la musique d’une façon ou d’une autre, malgré moi plutôt, parce que mon père est musicien et je pense que ma mère aime la musique encore plus que lui. Ça a été quelque chose de présent tout le long de ma vie mais j’ai commencé à m’intéresser de façon plus active il y a 2 ou 3 ans, où j’ai vraiment décidé de me lancer, de proposer un point de vue personnel sur la musique en mixant.

 

Outre la musique, avez-vous d’autres intérêts et passions ? Comment vous déconnectez-vous ?

Azo : Je pense que c’est pour ça qu’on s’entend bien avec Vera, on a une sorte d’intérêt particulier qui est la musique. On rigole tout le temps de ça en se disant qu’on se reposera pas tant qu’on sera vivantes. On ne fait que bosser, j’ai l’impression qu’en se donnant à fond là-dessus, on sacrifie un peu une part de nos vie privée parce que c’est un métier qui nous plait et qu’on a la chance d’avoir. C’est aussi un trait des personnes autistes d’avoir un intérêt spécifique, et le mien c’est la musique électronique . Je pense que mes facultés me permettent de bosser dessus sans me déconnecter.

Vera : C’est vrai qu’avec notre mode de vie c’est difficile de lâcher prise puisque notre avenir et notre argent en dépendent et donc toute la gestion du temps libre en fait est compliquée. Mais c’est également un privilège qu’on a de pouvoir se dire qu’on vit notre passion, même si on a des jobs à côté. Et oui comme on disait justement on va se reposer plus tard.

 

Trouvez-vous que la scène des musiques électroniques est suffisamment inclusive ?

Vera : Il y a clairement eu de grandes améliorations qui ont été mises en place et qui continuent d’être établies au fil des années, mais je pense qu’on n’y est pas encore. Il faut encore beaucoup d’efforts pour qu’il y ait davantage de programmateur.rices, de booker.euses femmes, queer et BIPOC. Il faudrait également que ce soit plus facile pour tout le monde, notamment les personnes issues de minorités, d’avoir accès à l’apprentissage, que ce soit du mixage ou de la production. Il faut reconstruire toute la hiérarchie des posts liés à la musique et permettre à tout le monde d’y avoir un accès équitable.

Azo : C’est pour ça aussi qu’avec Queer Future Club on projette d’organiser des talks et du coaching pour toutes personnes issues de minorités, afin de donner accès au savoir et aux skills pour que les personnes puissent évoluer. On essaie aussi d’avoir une programmation qui soit la plus inclusive possible, on est bien conscientes que ce sera jamais parfait mais on fait le maximum.

 

Pourriez-vous nous parler un peu du contexte dans lequel vous avez créé ce podcast ? Y avait-il des émotions spécifiques que vous vouliez transmettre ?

Vera et Azo : Alors on est en plein Mercure Rétrograde. On s’est vues hier au studio qui est assez loin de chez nous pour enregistrer le mix et on était super contentes du résultat. En faisant quelques petits edits, je me suis dit c’est bizarre, le mix sonne comme un enregistrement de la love parade de fin 1990 et en fait je me suis aperçu que le mix était en mono, on avait juste enregistré un canal. Donc ce matin on est revenues pour ré-enregistrer le mix, on était encore super contentes du travail et en sauvant le projet on a découvert qu’il était corrompu donc on espère terminer le mix pour ce soir et pouvoir le partager pour demain.
Avec ce podcast on voulait transmettre principalement ce que c’est Queer Future Club, on fait que de la happy music, quelque chose qui nous met de bonne humeur en essayant de passer par de différent genres hardhouse, techno, hardgroove… On habite en Belgique, à Bruxelles l’hiver est long et c’est un peu les premiers rayons de soleil maintenant. On entend vraiment dans le mix énergie solaire.

 

Quels sont vos projets à venir ?

Vera et Azo : Pour ce qui est des projets du collectif, on compte principalement organiser des soirées queer, que ce soit à Bruxelles ou ailleurs. Le collectif deviendra bientôt un label aussi, dans quelques mois avec une première sortie, un VA d’artistes queer et ce ne sera que la première puisque on a plusieurs de prévues. On a aussi comme idée d’organiser des talks autour de la nightlife inclusive et créer des cours de mix pour des personnes issues de minorités. Le jour de la pride on jouera toutes les deux sur la main stage et on organise également une soirée ce même soir.

Vera : Plus personnellement je jouerai au Paradise City Festival cet été, entre temps j’aurai quelque gig en Italie, France, Belgique et Pays Bas, j’ai trop hâte. Je commence à organiser des soirées de musique électronique d’Amérique Latine à Bruxelles et je travaille également avec mon autre collectif Deep Down East.

Azo : De mon côté je suis assez contente parce que je vais lancer mon nouveau live avec un chanteur incroyable qui s’appelle Alex Perry, qui est le petit enfant de Lee Scratch Perry. On va commencer avec Astropolis et Nuits Sonores ainsi que pas mal d’autres dates qui seront annoncées mais je pense que l’été va être assez cool, j’ai vraiment hâte.

 

Plutôt festival ou club ? Pourquoi ?

Vera : Personnellement j’adore les clubs j’attends toujours l’arrivée de l’été parce que j’apprécie également les festivals, les open airs. Au bout de quelques semaines je n’en peux plus et je n’attends que l’arrivée de la saison des clubs. J’aime beaucoup le côté plus personnel, le contact direct avec les gens en groupe restreint et aussi parce qu’on a plus de contrôle sur la soirée. On peut plus facilement organiser des petits événements queer dans des clubs plutôt qu’en festival, c’est moins stressant, moins overwhelming.

Azo : De mon côté je dirais quand même plus les festivals parce que j’aime le contact avec les éléments et la nature et j’adore aussi jouer avec le ciel, le soleil, le coucher du soleil. Ce sont des choses qui sont connectées à ma musique. Après j’adore également les clubs, il y’a vraiment une connexion avec le public où l’on peut se permettre de jouer un peu ce qu’on veut, des morceaux plus plus underground, où les gens vont un peu plus se lâcher parce qu’ils sont dans l’obscurité. En festival on va devoir être un petit peu plus efficace en lâchant pleins de bangers, la marge de manœuvre un petit peu plus restreinte. L’expérience du club et du festival se complètent bien.

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