Technopol Mix 110 | DJ ANGEL

Nourri·e par un héritage cosmopolite et un parcours artistique multiple, DJ ANGEL puise son énergie dans une passion viscérale pour la musique, les corps en mouvement et le partage des émotions. Iel s’illustre aujourd’hui par des sets à la fois groovy, organiques et puissamment expressifs, pensés comme de vrais célébrations de la vie. En parallèle de ses activités derrière les platines, DJ ANGEL porte le collectif 2222, qui agit pour amplifier les voix des minorités, notamment FLINTA et BIPOC, à travers des événements, des résidences et un projet label à venir. Pour ce nouveau podcast, DJ ANGEL propose une sélection bouncy et dynamique, où iel reconnecte avec une techno plus incisive et trance. En résulte un mix à l’intensité dansante, traversé par une liberté totale de style et un amour sincère pour le dancefloor et celleux qui le peuplent. Rencontre.

Quel était ton premier gig ? Comment l’as-tu vécu ?

C’était l’époque où je mixais comme hobby, juste en soirée appart. Avec Dusk on a organisé un after au Glazart en mode line up copains. A l’époque je savais bien caler 1 transi sur 3 franchement. Mais je mixais en B2B avec un ami et la dynamique du B2B c’était que je ramenais une super tracklist et lui était là en back up techniquement on va dire. Il ne s’est jamais pointé… Alors imaginez moi, dans un coin accroupi, la nausée tellement je suis stressée parce que je vois LULU et Hélio mettre le feu au Glazart, c’est full house !!! Et que je me dise « mais là dans 30 minute c’est moi seule sur scène ???? » Ça va être un carnage !! Finalement je monte sur scène, et je suis face aux platines et, avec le stress, je ne sais plus quel bouton sert à quoi, je panique totale, heureusement ma meilleure amie 25EME HEURE est là, elle m’aide pour les premières transitions. Et puis au bout de 2/3 transis je lui dis de partir parce que je suis à l’aise et j’improvise pendant 1h45 et je prends mon pied total !! J’ai adoré, c’était incroyable. Ce qui 2 mois après m’a valu mon premier gig officiel en surprise au Rex pour lequel j’ai eu 1 mois pour préparer mon set ! Et après s’en est suivi quelques gigs comme ça pour les copains pour open leur soirées, jusqu’à ce que je me « professionnalise » vraiment, que je choisisse mon nom de DJ, que je sorte mon premier podcast etc… et que j’en soit là aujourd’hui 😉

 

Si tu devais changer ou améliorer quelque chose sur notre scène, qu’est-ce que ce serait ?

Pour moi le problème principal aujourd’hui ce sont les agences. Et avec l’essor incroyable de cette scène, plein de nouveaux humains arrivent dans le business et n’ont pas forcément les codes de ce milieu qui est, de base, inclusif, solidaire et underground. Les valeurs se perdent et c’est bien ça le problème. Je comprends qu’à un moment on soit obligé d’adopter une certaine logique business pour se protéger et évoluer. Mais il me semble essentiel, en tant qu’artiste, de continuer à porter des projets de cœur, dans lesquels on laisse de côté la rentabilité pure pour se concentrer sur l’enrichissement de la culture, et sur ce qu’on peut rendre à la scène. Partager, transmettre, rendre à la scène ce qu’elle nous a offert, c’est fondamental. Mais je penses que certaines agences brident leurs artistes dans cette démarche. C’est triste, parce que beaucoup d’artistes ne réalisent pas la force qu’ils ont, ni leurs droits. C’est comme si le rapport de pouvoir semblait inversé : sans les artistes, les agences n’existeraient pas. Il ne faut pas l’oublier. Artistes : reprenez votre pouvoir. Osez les projets sincères, ceux qui font vivre la scène et ses valeurs. Et puis, il y a un autre enjeu crucial : éduquer le nouveau public qui arrive. C’est aussi notre responsabilité, à nous artistes et promoteurs.

 

As-tu déjà eu une grosse galère en soirée pour mixer ? Si oui, laquelle ?

Oui, quelques unes : avant mon mix pour BCCO au Rex à Paris, les flics avaient pris ma clé USB en otage…  Ou avant un streaming à Berlin, j’ai oublié ma USB dans l’avion après 1H de sommeil après mon gig d’halloween du KM25. J’ai fait scandale aux allemands pour pouvoir rentrer à nouveau dans l’avion, c’était assez dramatique ! 

 

Pourrais-tu nous parler un peu du contexte dans lequel tu as créé ce podcast ? Qu’as-tu préparé pour ce podcast ? Peux-tu nous parler un peu de ta sélection ?

Cette sélection de tracks est arrivée après un set surprise de François X, l’été dernier, dans un lieu underground un peu secret à Paris. À ce moment la, j’étais dans une phase très groovy et mentale de ma techno. Puis ce set m’a littéralement transcendée, parce qu’il m’a fait revenir à une techno plus énergique et un peu plus trance. Je me suis dit « mais OUI ! Pourquoi je me limite? j’adore ce qu’il balance là. ». Il y a toujours ce truc de rentrer dans des cases, de rester dans un style. Mais avec mon spectre musical c’est juste pas possible. Donc ce set m’a énormément inspirée pour le podcast. J’ai voulu dès le début commencer le mix de manière dynamique, avec une selecta de producteurs principalement français ! Je me suis dit que c’était le set parfait à proposer à Technopol.

 

 

En tant qu’artiste, comment souhaites-tu évoluer dans les années à venir ? Y a-t-il un nouveau moyen d’expression artistique que tu aimerais utiliser ?

Oui, j’aimerais intégrer davantage l’écriture et le chant dans mon projet (d’ailleurs, projet déjà en cours ! :P). À plus long terme, j’ai aussi envie de revenir au visuel. J’ai fait une école de cinéma, commencé à réaliser des clips dès mes 16 ans, et j’ai eu la chance de développer plusieurs projets vidéo artistiques pendant mes études. Je viens aussi du show et de la performance, notamment à travers la danse que j’ai pratiquée pendant 15 ans. On créait nos costumes avec des couturières, ma prof imaginait des scénographies incroyables… C’était magique. Préparer ces shows, c’était vraiment le rêve, j’étais dans mon élément. C’est un univers qui me manque beaucoup, et que j’aimerais retrouver un jour, peut-être sous une forme nouvelle, plus en lien avec ce que je fais aujourd’hui. On verra bien ce que le futur me réserve…

 

Quels sont tes projets à venir ?

 Je souhaite continuer à push les femmes, et les non binaires, et sensibiliser sur la neurodivergence car on est beaucoup d’artistes dans ce spectre. Je souhaite continuer à défendre la bonne musique, pousser la solidarité sur la scène et le travail de collaboration artistique. Pousser les gens à se libérer de leurs filtres. Let’s be cute freaks doing art and celebrating life ! <3

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