Le Bon Air reprend ses quartiers à la Friche Belle de Mai ce weekend pour 3 jours de fête et de découvertes musicales

La route vers un bon événement n’est jamais très loin mais pas toujours facile à trouver. Heureusement “The place to be” vous indique le chemin. Des présentations au concept, en passant par la programmation et ce jusqu’au public : tout pour savoir où vous mettez les pieds. Bienvenue dans notre focus événement.

Pour ce nouvel épisode de The Place To Be, nous sommes parti·e·s à la rencontre Sidonie Merino, bookeuse et membre du comité de programmation du Bon Air Festival. Une rencontre qui tombe à pic car le festival dès aujourd’hui à la Friche Belle de Mai à Marseille.

 

Hello Sidonie, pour commencer, pourrais-tu te présenter puis dire un mot sur le festival le Bon Air ?

Je suis Sidonie, je travaille pour Le Bon Air depuis quatre ans. Au cours des dernières éditions, j’étais plutôt sur la coordination artistique, logistique et depuis cette année je fais partie du comité de programmation.

Le festival amorce sa 8ème édition. Pour résumer en quelques mots, le festival Le Bon Air a lieu le dernier week-end de mai et se tient à la Friche Belle de Mai. Ce lieu de rencontres, de culture et de vie fait partie de l’ADN du festival car c’est la 8ème année consécutive que nous l’investissons : de jour avec le toit terrasse et de nuit avec le reste des scènes et notamment une scène secrète.
C’est un festival de musiques électroniques au sens large puisqu’on intègre également d’autres esthétiques. On s’attache à avoir une programmation assez précise, elle est très axée sur des artistes émergent·e·s et c’est vrai nous sommes un peu les seuls à proposer cette offre sur le territoire.

C’est aussi un festival où il n’y a pas que de la musique, il y a également des performances, de la danse et des performances déambulatoires.

 

Comment avez-vous construit les différentes scènes ?

En terme d’implantation, nous faisons un travail assez énorme car nous avons à cœur de repenser le parcours du festivalier d’année en année. Le public ne doit pas vivre une expérience similaire d’une édition à une autre.

Cela passe par un gros travail de scénographie, de circulation dans l’espace et évidemment des propositions artistiques que nous dédions à chaque scène.

Cette année, nous avons voulu donner plus de cohérence en termes de style par stage et par soir. Par exemple, un soir, il y aura une scène plutôt jungle, drum&bass, sur le toit terrasse ce sera plutôt de la house, des sonorités assez solaires on va dire… French 79 fera d’ailleurs son live les deux soirs du festival en clôture du format jour sur le toit terrasse.

Sur la Cartonnerie, nous avons la chance d’avoir Darkside en résidence qui va performer sur les trois soirs du festival avec des lives qui vont évoluer au fil des jours. La cartonnerie étant la plus grosse stage du festival, c’est vraiment là que nous allons mettre les artistes les plus confirmé·e·s. C’est l’une des seules scènes où nous avons décidé de ne pas y dédiée une couleur musicale par soir.

Nous avons aussi une scène qui sera aussi dédiée aux artistes locaux et locales et aux collectifs. Elle a la particularité d’être équipé du sound system Suave Sound System, premier système Hi-Fi transportable au monde.

Aussi, la scène du Cabaret Aléatoire où nos ambassadrices auront leur carte blanche sur les trois soirs du festival.

 

En parlant de vos ambassadrices, comment le choix s’est-il porté sur Lisa More, TTristana et Goldie B ? Plus globalement, pourrais-tu me parler du comité de programmation et de son fonctionnement ?

Cette année, nous avons décidé d’officialiser le comité de programmation puisque jusqu’ici cela se faisait en interne entre le pôle booking et la direction du festival.

Chaque année, nous demandons à l’ensemble de l’équipe Bi:Pole soit 25 personnes, une petite wishlist des artistes qu’iels aimeraient voir sur le festival. Cela nous permet de voir si certains noms remontent plusieurs fois pour dégager des premières pistes.

Pour cette édition, ce comité s’est ouvert aux trois ambassadrices. Ce choix s’est fait car ce sont tout d’abord des artistes de l’agence avec qui nous avons une très forte complicité depuis des années et qui connaissent bien le festival. Ce sont aussi trois artistes du territoire qui connaissent la scène locale sur le bout des doigts. Ce qui est aussi intéressant est qu’elles ont des univers assez différents mais ultra complémentaires.

Cela nous a permis de sortir un peu de notre entre-nous et de donner à la programmation un tournant que nous n’aurions pas forcément pris si nous étions restés en comité restreint.
En plus de leur rôle de consultante sur l’ensemble de la programmation, nous leur avons confié un soir chacune au Cabaret Aléatoire une carte blanche sur la programmation.

 

Représenter la scène locale est l’un des axes forts de la programmation du Festival Le Bon Air. Cette année, plusieurs collectifs marseillais sont invités. Pourquoi les avoir choisis ?

Effectivement, nous avons une scène qui sera entièrement dédiée à la scène locale, celle avec Suave Sound System dont je te parlais juste avant.

L’idée était de ré-inviter les collectifs avec qui nous avons une vraie histoire, je pense à Tropicold et Metaphore Collectif qui font partie de l’aventure depuis un moment et qu’il était très naturel de ré-inviter.

Cette année, nous avons aussi ouvert les bras à des radios, par exemple Piñata Radio, Radio Grenouille avec Discordance, Lyl Radio et le disquaire Dizonord qui s’est implanté à Marseille depuis peu et Mindtrip Records, un disquaire marseillais.

 

Comment avez-vous intégré le projet Rider·e au Bon Air Festival ?

Le projet Rider.e est parti d’un constat, celui de l’absence complète de dispositif de lutte contre les violences sexistes et sexuelles et des questions de parité et de visibilité des minorités en B2B, entre professionnel·le·s. Il y a beaucoup d’initiatives qui sont faites à destination du public mais entre pros il y a un véritable manque sur ces sujets là. C’est un projet qui s’est créé pendant le COVID et qui a été lancé officiellement cette année. Ce dispositif est ouvert à toutes les structures qui se reconnaissent dans les valeurs qui y sont défendues. Cela se traduit par une charte et un ensemble d’outils, notamment des fiches pratiques sur toutes les questions problématiques que nous pouvons rencontrer dans le cadre de l’organisation d’un événement ou dans le cadre de l’accueil d’un·e artiste ou d’une tournée.
Dans le cadre du festival, c’est une charte qui est intégrée dans tous nos contrats que ce soit les contrats avec les équipes (les contrats de travail), les prestataires, les bénévoles (convention de bénévolat) et les artistes. Tou·te·s les artistes invité·e·s sur le festival ont connaissance de ces valeurs défendues puisqu’elles font partie intégrante du contrat.

Nous avons aussi une parité parfaite dans la programmation et de plus en plus dans les équipes et notamment en technique. Nous avons toujours veillé à ce que les équipes soient paritaires. Nous sommes aussi face à un constat qui est le manque de représentation des femmes dans le secteur des musiques actuelles.

Nous avons ouvert un programme de formation qui s’appelle “EX AEQUO” qui accompagne six professionnelles techniciennes son que nous formons en amont du festival. L’idée en plus de l’embauche sur Le Bon Air est de pouvoir les intégrer sur d’autres festivals afin de permettre une meilleure représentation dans ce secteur encore très masculin.

De manière générale sur le festival, nous mettons en application les bonnes pratiques que nous préconisons dans le projet Rider·e à savoir : demander aux artistes s’iels sont plutôt à l’aise d’être accueilli·e·s par une femme / un homme, savoir s’iels sont ok pour des runs partagés etc… En somme, nous sommes juste à l’écoute des besoins et des envies des personnes qui interviennent sur le festival.

Nous avons également prévu de mettre en place des guides afin que les festivalier·e·s puissent s’adresser à des interlocuteur·rice·s capable de leur répondre et les aiguiller tout au long de l’événement. Iels seront aussi là pour s’assurer du bon déroulement du festival, repérer les comportements à problèmes et aussi agir si la situation le nécessite car iels sont formé.e.s pour ça. Ces équipes seront aussi présentes dans l’espace pro et en loges.

 

Pour les personnes qui viendraient pour la première fois au festival, quelles seraient les performances à ne pas manquer ?

La question est vraiment difficile car toutes les performances sont hyper intéressantes.

Pour commencer, je dirais Darkside, ils vont jouer sur les trois soirs du festival donc pas d’excuse, c’est clairement l’une des performances à ne pas manquer.

Il y a aussi le live de Dame Area sur le toit terrasse au moment du coucher de soleil qui s’annonce incroyable. En plus d’être un beau moment musical, ce sera aussi un beau moment qui reste toute la vie en tête.

Je dirais aussi la performance déambulatoire de Fulu Miziki, c’est un collectif d’artistes qui utilise des déchets pour faire des instruments. C’est ultra bonne ambiance et ça fait clairement l’unanimité à chaque fois.

Je conseillerais aussi d’aller voir les B2B. Je n’en ai pas parlé dans la programmation mais cette année, nous avons décidé de croiser pas mal d’artistes que nous avions envie de mettre ensemble : croiser les générations et aussi créer une rencontre musicale entre artistes très confirmé·e·s avec des artistes plus émergent·e·s. Je pense notamment au b2b Boys Noize et Belaria qui va être assez curieux et cool à la fois, LCY et Blawan, Low Jack et Brodinski aussi et bien sur le b2b TTristana x Miss Jay. Aussi tout plein d’autres artistes : Honey Dijon, The Blessed Madonna avec des performances de voguing.

Pour résumer, il y en a pour tous les goûts, Le Bon Air est vraiment le festival où tu trouves quelque chose qui te plait et où tu pars à la découverte jusqu’au moment où tu te prends une grosse claque musicale.

 


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