On y était : la sixième superbe édition du festival Nuits Sonores à Bruxelles !

Du jeudi 12 au dimanche 15 octobre se tenait la sixième édition du festival électronique Nuits Sonores à Bruxelles. Après avoir fêté les vingt ans de l’édition originelle à Lyon en mai dernier, cap sur la capitale belge pour assister à un évènement plus niche et intimiste. Et ce fut un sans-faute. Au programme, entre live et DJ set de qualité : de la musique expérimentale, de l’ambient, du downtempo, de la bass music, de la techno et de la minimale.

Que ce soit à Lyon ou à Bruxelles, le festival Nuits Sonores est réputé pour s’étendre dans toute la ville et pour dénicher les artistes les plus prometteurs de la scène électronique locale et internationale. En mai dernier, nous fêtions les vingt ans de l’édition lyonnaise avec nul.les autres que Marcel Dettmann, The Blessed Madonna, Moderat, Anetha, Jennifer Cardini, LSDXOXO, Soda Plains ou encore ELOI. Cette année, du côté de l’édition belge, la programmation était encore plus défricheuse. Et pour fêter ses six ans, le festival s’est implanté aux BOZAR, au C12, au RESET, à la LaVallée, aux Ateliers Claus et à la Brasserie Illegaal.

 

Une soirée d’ouverture tout en douceur

Jeudi 12 octobre. Après une première après-midi, imaginée par European Lab Brussels, entre talks, rencontres et ateliers, les hostilités ont enfin pu être lancées. C’est la musicienne et compositrice italienne Caterina Barbieri qui ouvrait le bal de cette sixième édition des Nuits Sonores Bruxelloises dans la salle Henry Le Bœuf des BOZAR. Encore une fois, l’artiste a imposé et forcé le respect.
Durant une heure, Caterina Barbieri a dépeint un tableau musical d’une rare beauté. La musique n’a pas cessé de nous envahir. Le temps était comme interrompu. On ne discernait pas son visage, seulement ses bras, ses mains et ses doigts manier avec légèreté et souplesse chaque câble de son modulaire. L’artiste italienne a interprété son dernier album, Myuthfoo, sorti plus tôt cette année, dont le sublissime Math of You, le classique Fantas sorti en 2019 ou encore Memory Leak, qui aura eu raison de nous, d’une puissance frissonnante et pénétrante : les larmes étaient hors de contrôle.

Caterina Barbieri © Marin Driguez

Après avoir instauré un climat de plénitude, Caterina Barbieri a quitté la salle en cédant sa place au compositeur allemand David August alors accompagné d’un musicien aux percussions et de deux danseuses. Entouré de multiples instruments et machines, il présentait son dernier album VĪS, sorti le 6 octobre dernier. Ce projet aux sonorités plurielles était coloré d’un jeu de lumières et de fumées évoquant un espace-temps distordu dans lequel les deux danseuses bougeaient à contretemps.

 

Une deuxième soirée minimaliste

Vendredi 13 octobre. Une balade dans Bruxelles s’est imposée. On s’est rendu au Kiosk Radio, au pied de la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, dans les disquaires à dénicher des pépites expérimentales, au milieu de Grand-Place, face au Manneken Pis déguisé en étudiant fraichement diplômé puis dans le jardin botanique… pour finalement se diriger vers les BOZAR et assister à la première soirée « A Night with » du festival. C’est Richie Hawtin, immense DJ, producteur et compositeur britannique de musique électronique et plus particulièrement de techno minimale, qui a pris la main sur la programmation de cette soirée. L’artiste, suivi de ses vingt-cinq années de carrière, a convié pour cette occasion de jeunes artistes bourré.es de talents mêlant sonorités vaporeuses, puissantes, breakées, techno, expérimentales et minimales.

On a pu assister aux shows de l’artiste belgo-vietnamienne Emily Jeanne dont les sélections ultra pointues nous ont immédiatement séduites ; de le.la musicien.ne Clara3000, grand.e féru.e de bass music, d’expé et d’indus ; du DJ MARRØN et son set techno groovy ainsi que de l’hypnotique ADIEL, à la tête du label italien Danza Tribale, qu’elle a fondé en 2016. Alors que la soirée aux BOZAR touchait à sa fin, la fête continuait de battre son plein au C12. À l’intérieur, interdiction de prendre des photos et vidéos. On se croirait à Berlin. Les sets ultra rythmiques et saccadés de la jeune DJ marocaine OJOO, du boss allemand Bryan Müller alias Skee Mask et du producteur parisien Brodinski, connu pour combiner rap, trap et techno, nous ont largement conquis et ont conclut la soirée de la plus parfaite des manières.

OJOO ©Camille Doyen

 

Une dernière soirée riche en pépites

Samedi 14 octobre. Après avoir commencé la journée en mangeant une gaufre, nous nous dirigeons en début de soirée aux BOZAR qui nous réserve une programmation entièrement curatée par la DJ australienne HAAi. Et cette seconde « A Night with » était plus qu’alléchante. L’artiste australienne basée en Angleterre, qui nous a offert un set entre breakbeat, techno et trance a invité le producteur de talent, Boys Noize, mais aussi les artistes Karenn, Dienne, Vegyn… C’est dans le Hall Horta que Boys Noize nous a servi, comme à son habitude, un set impeccable entre techno groovy et trancy. Le producteur allemand a balancé banger sur banger, dont le titre Steady Pace, fruit de sa récente collaboration avec la DJ et productrice polonaise VTSS, ou encore un remix du titre emblématique Vous êtes des animaux de Mr Oizo. Tandis que les foules étaient déchaînées dans la salle Henry Le Bœuf et le Hall Horta, le calme régnait au sein de la salle M. Cet auditorium de 500 places accueillait le live de l’artiste londonien Vegyn et ses productions toutes plus apaisantes les unes que les autres.
Puis il était temps pour nous de nous diriger vers le Reset. Stroboscopes agressifs, basses toutes droites sorties des enfers, voix vocodées, rythmes cassés, visuels saturés… pas de doute c’était bien le live démentiel du duo finlandais Amnesia Scanner. Non loin de là, perdu dans l’immensité du Reset, l’auditorium accueillait l’artiste Puce Mary. La danoise était en train d’offrir une séance de détente à ses auditeurs. Lumière tamisée, fauteuils et berceuses, tout était réuni pour que le public décompresse. On est sorti de cette sieste musicale et de ce labyrinthe vers 2h15, direction le C12 pour voir le duo français Baraka performer (Hawa Sarita au micro et Cristofeu aux platines). Et c’est bien le projet le plus novateur du moment. Ils sont tous les deux DJ et producteur.ices et ont tous les deux un goût prononcé pour les rythmes répétitifs, les harmonies trancy et les breaks percutants et exacerbés. La nuit s’est terminée, toujours au C12, sur un B2B ghetto, trance ultra efficace de trois heures entre les deux ami.es allemands DJ Gigola et MCR-T, tous deux membres du collectif Live From Earth. Quant à notre fatigue, elle nous aura empêché de rester jusqu’au bout de la nuit mais ce qui est sûr, c’est que l’on reviendra l’année prochaine.

 

Article écrit par : Marie Solvignon

 


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