Breaxx, le collectif belge qui met à l’honneur la scène bass et break débarque ce samedi au Point Éphèmère à Paris !

La route vers un bon événement n’est jamais très loin mais pas toujours facile à trouver. Heureusement “The place to be” vous indique le chemin. Des présentations au concept, en passant par la programmation et ce jusqu’au public : tout pour savoir où vous mettez les pieds. Bienvenue dans notre focus événement.

Le collectif belge Breaxx donne son premier rendez-vous parisien samedi 25 mai au Point Éphémère. Avec pour objectif de développer la scène break d’inspiration britannique en Belgique et à travers l’Europe, le collectif a préparé un line-up franco-belge composé de Carin Kelly (FR), Thaïs (FR) b2b VCR (BE) et de Kôma (BE), qui ravira les adeptes de bass music et de rythmes saccadés. Nous sommes parti·es à leur rencontre pour parler de leur volonté de ramener plus de bass/break sur nos line-ups.

 

Dans quel contexte est né Breaxx ? Quels sont les labels ou collectifs qui ont inspiré sa création ?

C’est Kōma qui a fondé le collectif il y a un an et demi. Très inspiré par la scène UK, il a eu le sentiment qu’on manquait d’évent bass/break à Bruxelles. Il avait envie de proposer des line-up locales et internationales un peu plus breakées pour compléter la large offre techno et house bruxelloise. Il a commencé à en discuter avec ses potes qui formeront plus tard notre collectif Breaxx [bʁɛks]. En août 2022, on lui a proposé de faire la curation d’un open air au Circle Park, une ancienne friche industrielle située au sud de Bruxelles. C’était l’occasion de lancer Breaxx ! Au fur et à mesure, il a rassemblé ses copain.e.s pour développer le collectif. Aujourd’hui on est une bande de 6 potes à construire l’histoire de Breaxx et on est très reconnaissant.e.s d’avoir pu organiser et participer à plus d’une dizaine de dates en moins de 2 ans.

L’inspiration de Breaxx vient de nombreux collectifs et labels, pour n’en citer que quelques-uns: Brussels Bassed, Club Glow, Ilian Tape, banoffee Pies, Typeless, SPE:C, R&S records,…

 

Qu’est-ce qui, selon vous, différencie la scène électronique parisienne de la scène bruxelloise ?

C’est compliqué de comparer, parce que l’on débarque à peine à Paris avec notre première date au Point Ephémère, Breaxx Paris Edition. Avec nos yeux de bruxellois.es, on trouve que la scène parisienne est hyper riche et surtout très implantée et soutenue par ses publics, mais aussi par des asso comme Technopol.

A chaque fois qu’on passe par Paris, on découvre de nouveaux lieux de teuf, tant dans des clubs que dans des lieux plus alternatifs qu’on apprécie, comme Le Point Ephémère, le Sample ou la Station Gare des Mines. Aussi, on est convaincu.e.s que la scène parisienne a son identité propre, et est déjà plus reconnue et connectée à l’international que Bruxelles. De notre côté de la frontière, c’est un gros laboratoire artistique, on teste, on tente et on expérimente encore plein de formats. Surtout depuis le COVID, on a assisté à un gros boom de nouveaux collectifs. La scène a manqué aux publics, et au lieu de l’annihiler, cette période de pause a juste offert une impulsion à de nouveaux concepts et formats. On a l’impression que grâce à cela, la scène bruxelloise se développe considérablement.

Et puis Paris c’est juste plus grand, avec de grands espaces qui permettent de proposer de plus gros formats. On pense ici à la culture du warehouse, qui n’existe quasiment pas à Bruxelles. Plus de place, c’est plus de lieux, donc plus d’opportunités pour la scène parisienne. C’est créateur d’émulation, il y en a pour tous les goûts et cela demande de faire des choix en tant que public. A Bruxelles, tout est plus petit : les lieux, les espaces de teuf et surtout les distances à parcourir. Cette proximité amène une certaine ouverture d’esprit, permet de s’intéresser aussi à ce que les autres collectifs font, tant en Belgique qu’à l’étranger, et cela pousse à collaborer. Ainsi, cela crée un mix de genres musicaux unique, un mélange d’influences et de communautés sur un tout petit territoire. A Bruxelles, tout est centralisé par rapport à Paris, et on peut vivre la scène dans toute sa pluralité en (presque) 20 minutes à pied. Cela rend cette dernière plus accessible, permettant de créer un cadre de proximité et de découvrir un maximum de styles musicaux différents en une seule soirée. On peut marcher du Umi à la DA minimale, à la Fabriek à la progra plus bassy, au C12 pour viber sur quelques 4 temps bien techno. En revanche, Bruxelles est aussi vite limitante au vu du nombre de lieux dispos et de leurs capacités. En d’autres mots, on a le sentiment qu’il n’y a pas assez d’espaces pour développer pleinement le potentiel de la scène bruxelloise.

 

Quel est l’état de la scène break actuelle ? Comment a-t-elle évolué ces dernières années ?

Nous ne sommes pas des pros de l’histoire de la scène break, donc on a envie de répondre à cette question à travers  notre regard de public. Elle nous fait juste trop kiffer et on a le sentiment qu’elle s’est quelque peu évaporée au cours des dernières années au profit de genres musicaux comme la techno et la house. Depuis quelques temps, on assiste à son grand retour ! Elle évolue énormément, notamment grâce au fait qu’elle soit de plus en plus inspirée par d’autres styles, la scène break est plus hybride. Elle se démocratise et se mélange avec des styles comme la baile, la trance, la techno jungle, la bass 140 et l’IDM. Petit à petit, elle retrouve une place sur la scène européenne et ça… ça fait plaisir !

 

Quels sont vos collectifs français ou belges préférés ?

On en a pas mal dont Eclipze Tribez, Bait, Nehza, Cosmicsansrecords, de la je l’espère, Maloca, Egregore, Boundless, Pata Negra, Bardouin

 

Comment avez-vous construit le line-up pour cet événement au Point Éphémère ?

Le line-up s’est construit autour d’une réflexion sur la collaboration entre nos deux capitales. On peut imaginer que la programmation de la Breaxx au Point Ephémère, c’est un Paris B2B Bruxelles avec des artistes parisien·nes qui nous font kiffer.

On a rencontré Thaïs lors d’un micro-festival “Bellbird” et on est tout de suite tombé.e.s sous le charme de ses sets immersifs, aussi mental que dansant, ce qui match parfaitement avec l’univers de VCR (membre et dj résident Breaxx). Après avoir fait un set radio pour Breaxx, Carin Kelly nous à séduite avec ses références jungle et footwork. On suit sa résidence sur Rinse depuis un petit temps et on kiffe ce qu’elle fait. On clôture la line-up avec Kōma, qui propose des sets très énergiques et mélodieux. 100% Breaxx, entre jungle, uk garage et techno. On a trop hâte !

 

À quoi ressemble une soirée Breaxx en termes d’ambiance, de public…?

On essaie de garder une ligne conductrice à travers tous nos events, aussi bien à travers la DA musicale que la scénographie. On adore la fumée, une ambiance light monochrome rouge, immersive et assez sombre, un booth au sol pour créer un effet de fosse avec des jeux de niveaux pour le public, des gros headbangers en veillant à créer un cadre de proximité.

On attache beaucoup d’importance au bien-être de notre public, à sa sécurité et à véhiculer des messages bienveillants. On essaye de proposer un espace de confiance, où le collectif est toujours accessible pendant les events. On a toustes suivi une formation pour lutter contre les VSS (violences sexistes et sexuelles) et les discriminations en milieu festif. On essaie de sensibiliser un maximum notre public à travers différents moyens comme des pitchs aux entrées (qu’on aime généralement faire nous-mêmes), de l’affichage, de la distribution gratuite de matériel de RdR (réduction des risques). On travaille avec des care team sur nos events et on informe notre public des dispositifs mis en place via nos médias sociaux avant chaque date. En interne, on veille à travailler avec des pros qui partagent nos valeurs. Lorsque l’on prépare un event, on aborde ces problématiques, tant avec les organisateur·rices, les programmateur·rices, la sécurité, les care team…

 

Quels sont les projets de Breaxx pour la suite ?

On vous dévoile sans précisions des événements que l’on à pas encore annoncé 😉

– On passe par Marseille en juin ou on fait une collab avec un collectif local et ça va être zinzin

– Curation d’une scène à Dour pendant un jour, ça aussi ça va être zinzin

– Une date à la Brasserie Illegaal (qui est carrément un de nos lieux préférés à Bruxelles) fin juillet

– On fête notre anniversaire avec un gros open air fin août

– Et puis on vous prépare plein de belles surprises pour l’automne/hiver !

 

Toutes les infos sur l’événement sont à retrouver sur l’Instagram de Breaxx.

 

Photo ©Arthur Simon

 

 


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