Technopol Mix 059 | DJ Physical

DJ Physical a fait irruption sur la scène en 2023 avec déjà plusieurs releases sur des labels de renommés tels que Molekül, Lobster Theremin, Shall Not Fade ou encore Life in Patterns.
Originaire de la ville d’Annecy et maintenant basé à Paris, le son de DJ Physical est l’une des énergies les plus novatrices du moment. Ses influences, à mi-chemin entre Londres, Brisbane, Paris ou même Baltimore, sont un mélange de breakbeat, de jungle, de rave et de rap qui donnent vie à son esthétique si particulière, aussi brute que sensible.

 

Quel était ton premier gig ? Comment l’as-tu vécu ?

C’était la cata … à l’époque je vivais à Bruxelles où j’étais encore étudiant. Il faut savoir qu’à cette période j’étais exclusivement tourné sur la production de mes morceaux, je ne cherchais pas particulièrement à mixer en soirée ou ailleurs.
Jusqu’au jour où vient la release de mon premier EP sur un label Néerlandais qui décide de m’inviter 2 semaines plus tard à me produire lors du showcase du label. Ne pouvant renoncer à cette offre, je décide d’accepter sans n’avoir jamais touché une paire de CDJ de ma vie, me disant que deux semaines suffisent à maîtriser cet art complexe qu’est le DJing. Après deux entraînements dans un magasin qui a bien voulu me laisser pratiquer les platines d’expositions pendant la fermeture de midi, me voilà parti pour les Pays-Bas, la clé USB remplie de drum n bass et breakbeat en tout genre, injouable pour le novice que j’étais. Comme on peut s’en douter, le set fut chaotique … ce qui m’a voulu le plus gros stress de ma vie mais aussi une belle leçon d’humilité. Malgré tout, une soirée mémorable, ce qui m’a poussé à progresser et à toujours vouloir donner le meilleur de moi même aujourd’hui.

 

Que penses-tu de la nouvelle scène électronique qui apparaît aujourd’hui ?

J’en pense que du bien, on a jamais vu autant de fusion des genres, je trouve la scène actuelle très décomplexée d’un point de vue musical. Personnellement je ressens une grande liberté en termes de production, je n’ai jamais autant puisé mon inspiration dans des musiques non électroniques (rap, r&b, rock, jazz, etc..) qu’aujourd’hui. C’est très stimulant et j’ai l’impression que la scène actuelle le permet plus que jamais. Je pense également qu’il est difficile de rester pertinent tout en étant réfractaire à l’évolution de la scène musicale, c’est inévitable.
Évidemment tout n’est pas parfait, notamment en terme d’inclusivité et de sûreté dans le monde la “fête”, mais les mentalités semblent tout de même évoluer dans le bon sens.

 

Es-tu familier avec d’autres genres de musiques ?

Alors pour être 100% honnête, j’écoute très peu de musique électronique et encore moins de musique “club” ahah. La musique m’accompagne au quotidien et j’essaye d’ouvrir mes playlists le plus largement possible. Tu y trouveras du rap, du reggae, du r&b, de la trip hop, de la musique de film, etc… ce qui me permet de garder l’esprit ouvert et de ne pas me brider lors de mes sessions studio.

 

Quel est ton processus artistique lorsque tu produis de la musique ?

J’aime bien faire de la musique de manière assez impulsive, souvent je vais faire du son une heure pour voir ce que ça donne et je continue si je le sens bien. Pour ça j’aime bien me stimuler en regardant un film, un documentaire ou un clip par exemple. Je sais que les idées me viennent en regardant ou en écoutant quelque chose que j’admire, ça vient presque d’une frustration de ne pas faire aussi bien que mon modèle. Pour résumer, on va dire que j’essaye de bouillir intérieurement au plan émotionnel pour être le plus franc possible lorsque que je produit mes morceaux. J’essaye également de me mettre des contraintes quand je produit, en termes de temps, d’instruments (synthé) par exemple, ça pousse à la créativité.

 

Pourrais-tu nous parler un peu du contexte dans lequel tu as créé ce podcast ? Y avait-il des émotions spécifiques que tu voulais transmettre ?

C’est effectivement dans un moment un peu particulier que j’ai enregistré ce podcast, je viens de quitter mon travail pour me dédier à temps plein sur mon projet musical. Même s’ il s’agit d’une bonne nouvelle et que cela marque le début d’une nouvelle vie, c’est tout même une étape stressante qui implique son lot de remise en question notamment en terme de choix artistique. Après réflexion, j’ai tout simplement décidé d’aller vers mes premières influences et sur ce qui définit ma musique, un mélange de sonorité UK, de breakbeat, de son rave, de Lo-fi, de vocals, etc… un bon mélange de tout finalement.

 

En tant qu’artiste, comment souhaites-tu évoluer dans les années à venir ? Y a-t-il un nouveau moyen d’expression artistique que tu aimerais utiliser ?

Il y a énormément de médiums et de supports d’expressions que j’aimerais explorer, mais s’il y a un bien un art qui m’intéresse c’est le cinéma. Comme je le disais précédemment, je m’inspire beaucoup de films ou de clips, ça me permet de rendre la musique encore plus immersive, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai sorti mon premier clip en décembre dernier sur mon single “My Style Ain’t Free”. Avec mon pote Kevin Gallagher qui se lance dans la réalisation, c’est une année riche en images qui nous attend avec un deuxième round prévu très prochainement. Affaire à suivre …

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