10 minutes avec le duo et label très prometteur Promesses

Retranscrire une rencontre, transmettre une histoire, délier les langues et apprendre de celles·ceux qui façonnent notre paysage des cultures électroniques. Technopol part à la découverte des personnalités singulières de notre milieu, certaines dans l’ombre et d’autres sur le devant de la scène.
Pour ce nouvel épisode de 10 minutes avec, nous avons posé quelques questions au duo et label Promesses avant leur takeover ce weekend pour le festival Peacock Society. Rencontre. 

 

Pour commencer, pourriez-vous présenter en quelques mots ?

On s’est rencontrés en 2010 au lycée. Sam vit en banlieue parisienne et Raph entre Bruxelles et Paris. On parlait beaucoup de musique et on a commencé à mixer au vinyle en 2015, deux ans plus tard on a décidé de se lancer en tant que label: Promesses, et organisé parallèlement les premières soirées Professeur Promesses.

 

Promesses est à la fois un label mais aussi le nom de votre duo de DJs. Pourquoi avoir gardé le même nom pour ces deux projets ?

On s’est d’abord appelé Promesses en tant que DJ. Quand on a commencé le label c’était stratégique de ne pas trop perdre le public avec différentes entités, c’est déjà suffisamment compliqué de se faire connaître, il fallait que nos différentes facettes profitent les unes aux autres. Plus tard on a réalisé que notre façon de travailler sur le label était très liée à nos DJ sets et nos shows radio, quand on mixe on représente le label et être DJ à deux c’est un exercice qui permet de se faire écouter nos découvertes régulièrement, de s’entendre sur les directions qu’on prend.

 

Les esthétiques musicales représentées par Promesses ne sont pas monnaie courante pour la scène des musiques électroniques. Le public était-il prêt à l’hybridation des genres dès vos débuts ?

En effet, quand on a commencé à mixer en 2015, à Paris les genres musicaux étaient assez cloisonnés avec une grosse domination techno / house. Pour nous ça a tout de suite été clair qu’on n’avait aucune envie de s’enfermer dans quelque chose en particulier, on trouvait les soirées monotones et que les publics ne se rencontraient pas assez. Depuis 2018 ça a pas mal bougé avec la scène internet / SoundCloud qui est très ouverte, le public a suivi et on s’y sent mieux.

 

Quelle était la principale motivation à la création du label ? Et reste t-elle inchangée depuis ?

Plus nos goûts se développaient, moins la musique que nous écoutions était “pressée” sur support physique. Le déclic a été l’EP de DJ Call Me. Découvert sur YouTube en 2017, ses morceaux étaient dispersés sur plusieurs compte d’inconnus, on n’avait aucun moyen de les jouer, sinon de les ripper. Après quelques mois de recherche, on a finalement réussi à le rencontrer via WhatsApp (le nom de l’EP est d’ailleurs son numéro de téléphone), de là est née cette sortie et par la même occasion le label. On a une démarche d’archivage assez classique, à un moment où la majorité de la musique est dématérialisée, notamment via la fabrication d’objets physiques (vinyles, cassettes, CDs…) qui est systématique pour nos sorties en plus du digital. On réfléchit aussi de plus en plus à notre rôle en tant que label au fur et à mesure de notre construction même si on est souvent noyé dans des urgences assez terre à terre.

 

Comment se font les choix artistiques pour les sorties sur le label ?

Cette première expérience avec DJ Call Me peu commune (car à distance), a été doublée d’une sortie d’Apulati Bien, un ami proche. L’écart entre ces deux expériences et ces deux univers est devenu l’étalon pour la suite de notre travail. On préfère se laisser aller à nos goûts, quel qu’ils soient. Au fur et à mesure, sans se préciser et surtout sans se simplifier, cela crée un ensemble complexe qui nous plait de plus en plus car il s’en dégage quelque chose qu’on n’aurait pas pu projeter. Avec le temps on aimerait quand même se concentrer sur des relations de long terme avec certains artistes comme le font la majorité des label, sans pour autant s’empêcher de tenter d’autres choses parfois.

 

Une 3ème compilation est sortie le 30 juin. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Le projet de la première compilation est né pendant le confinement. C’était à l’époque l’occasion de demander de participer à des artistes qu’on n’a pu inviter à nos soirées Professeur Promesses et des artistes déjà présents sur le label ou tout simplement des gens dont on aime la musique et avec qui on était en contact de près ou de loin. L’ambition de cette compilation était de réussir à faire un ensemble cohérent avec des artistes qui produisent des musiques assez différentes, sans leur imposer un thème précis, de la même façon dont on pense nos DJ sets que ça soit en club ou à la radio. Cette troisième compilation est dans la lignée des deux précédentes, elle est assez représentative des directions récentes du label.

 

Vous allez curater l’une des stages du festival Peacock Society dimanche 9 juillet au parc de Choisy. Qu’avez-vous prévu pour ce takeover ?

On a rassemblé pour l’occasion des artistes qui nous tenaient à cœur d’inviter. DJ Sustancia: DJ, chanteuse, tatoueuse et styliste qui vit en Argentine qu’on a rencontré en 2018 lorsqu’on a invité la chilienne Tomasa del Real à notre soirée Professeur Promesses (elle était sa tour DJ). On est pas mal resté en contact depuis et on a sorti une track reggaeton / métal d’elle (en feat avec Sassyggirl et EL PLVYBXY) sur notre première compilation en 2021. Ça fait aussi un petit temps qu’on voulait faire venir DJ Python, après avoir invité plusieurs fois Kelman Duran et Florentino en mars dernier à la Machine, il nous tardait de recevoir le troisième membre du trio Sangre Nueva. Ragazza XXI est quant à lui un ami et un proche du label. On a sorti sur Promesses son premier album il y a deux ans et on prépare son prochain EP pour la rentrée. Avec sa musique largement inspirée de son pays natal, le Mexique, à cheval entre tribal guarachero, dembow, reggaeton ou cumbia, ça nous semblait faire sens de l’inviter aux côtés de DJ Sustancia et DJ Python.

 

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Rendez-vous ce week-end au Parc de Choisy pour Peacock Society, billetterie juste ici.

 


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